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Après une première édition plutôt réussie malgré plusieurs difficultés d’organisation, le Festival do Emigrante était de retour le samedi 1er et le dimanche 2 juin à Herblay-sur-Seine pour une seconde édition annoncée comme meilleure que la précédente. Ce grand festival portugais, qui a rassemblé plus de 50 000 personnes sur deux jours, a été marqué par la présence d’invités prestigieux et une ambiance festive. Cependant, des intempéries, la boue, des problèmes d’organisation, des incidents extérieurs et de nombreuses critiques de la part des festivaliers ont également entaché l'événement.
Le Meilleur du Portugal était présent à cet événement à titre personnel, mais nous n’avons pas pu nous empêcher d’aller à la rencontre de nos partenaires, abonnés, clients et artistes avec lesquels nous collaborons depuis plusieurs années. Ces échanges, ainsi que notre expérience personnelle et les discussions que nous avons eues avec d’autres festivaliers, nous ont profondément marqués. Face à ce que nous avons appris, nous ne pouvions rester silencieux.
Malgré les différentes promesses formulées suite à la première édition, l’organisation du Festival do Emigrante semble avoir répété ses erreurs passées, voire en avoir commis de nouvelles. Pour mieux comprendre, nous avons décidé de mener notre propre enquête en interrogeant des artistes présents au festival, des exposants et des festivaliers. Au total, plus de 100 témoignages ont été recueillis et analysés pour la rédaction de cet article. Nous avons également consulté des articles de presse, les commentaires laissés sur les réseaux sociaux et tout autre source d’information permettant de croiser et vérifier un maximum de données.
Nous ne sommes pas journalistes. Le Meilleur du Portugal est né sur les réseaux sociaux avant de devenir une boutique en ligne, ainsi qu’un média pour les artistes en relayant leur travail sur nos plateformes, nos playlists musicales et nos articles de blog. Nous avons promu les deux éditions de ce festival, encourageant notre communauté à y participer en vantant sa programmation et son ambiance. Toutefois, nous nous devons d’être justes et de parler également des aspects négatifs de cet événement. Nous avons fait de notre mieux pour que cet article soit le plus fidèle possible aux faits et le plus journalistiquement travaillé tout en y intégrant nos commentaires.
© Festival do Emigrante
Parking et accessibilité
Parking
En raison des intempéries, le terrain utilisé comme parking l’année dernière et initialement prévu pour cette seconde édition a été fermé à la dernière minute. Un choix judicieux au vu de l’état du sol, mais obligeant les festivaliers à chercher des places de stationnement ailleurs. Plusieurs festivaliers ont ainsi dû se garer à plusieurs kilomètres du lieu et rejoindre le festival à pied. Pour nous rendre au festival, nous avons marché 4 km ; notre état de santé nous le permettait, mais d’autres ont préféré faire demi-tour. Certains ont réussi à se stationner dans les zones résidentielles avoisinantes. De nombreux stationnements sauvages ont eu lieu, provoquant la colère de riverains qui ont vandalisé des véhicules stationnés devant chez eux, dans des parterres de fleurs, ou face à des bornes incendie. Selon les témoignages recueillis, « des dizaines de véhicules ont été dégradés par les riverains. »
D’autres riverains mécontents n’ont pas choisi la violence pour s’exprimer. En effet, plusieurs habitants de la ville d’Herblay ont lancé une pétition en ligne pour demander à la mairie l’annulation des futures éditions. Pour mieux comprendre leur colère, je vous invite à consulter cette pétition et lire les commentaires présents en bas de page. Cliquez ici pour voir la pétition.
Il est regrettable qu'aucune solution alternative n'ait été prévue. Un plan B aurait dû être envisagé, surtout compte tenu des pluies persistantes et régulières des derniers mois. Si le lieu ne permettait pas de mettre en place une alternative viable, l'annulation de l'événement aurait dû être sérieusement considérée. Accueillir près de 50 000 personnes chaque jour sans espace de stationnement dédié nous semble être une décision irréfléchie. Est-ce qu’annuler ou reporter cette édition aurait été plus judicieux ?
Accessibilité
Pour pénétrer sur le site, il n'y avait que deux entrées : l’une accessible par le trottoir goudronné du stade, l’entrée Sagres et l’autre via un chemin boueux derrière le stade, presque impraticable, l’entrée Sumol. Afin de désengorger l’entrée Sagres, nous avons été redirigés vers l’entrée Sumol, comme de nombreuses autres personnes.
« On nous a demandé de faire tout le tour du stade pour emprunter la deuxième entrée. Le chemin était impraticable. », « Entrée par un champ plein de boue et super glissant. »
Malgré l’état de ce chemin, nous avons vu des personnes en béquilles être dirigées vers cet accès par la sécurité… Des consignes incompréhensibles.
De nombreuses personnes valides y ont trébuché et chuté. Nous espérons qu’aucune blessure grave n’a été occasionnée.
© Festival do Emigrante
La foule aux entrées était importante. Comme le rapporte le média Bom Dia, certains participants se plaignaient de «lignes de plus d'un kilomètre samedi.» L’ouverture des portes décalée de 16h à 18h en raison des intempéries n’a pas aidé regroupant ainsi davantage de monde à la même heure. Quelle que soit l’entrée empruntée, au cours de ces deux journées, nous avons dû attendre à chaque fois plus d'une heure pour accéder au site. Nous avons par conséquent manqué une partie des festivités qui, elles, n’ont pas attendu notre arrivée.
Concernant les accès pour les personnes handicapées, nous n’avons pas connaissance des modalités d’accès en vigueur. Rien n'était indiqué sur le plan. Nous avons seulement aperçu une zone proche de la scène dédiée aux PMR. Cependant, voici plusieurs commentaires à ce sujet :
« Aucun aménagement pour les personnes handicapées (fauteuils roulants) » et « Seul bémol à améliorer : l'accès au carré personnes handicapées». Il y avait une barrière servant de porte qu'il fallait manipuler à chaque entrée ou sortie, obligeant la foule à reculer... »
Les moyens mis en place ou la communication sur ces éléments étaient peut-être insuffisants ?
Sur le festival, plusieurs zones inondées et remplies de flaques étaient balisées et inaccessibles. De la paille a été disposée à certains endroits pour créer des chemins praticables. On souligne et félicite le festival d’avoir pris cette initiative. Malheureusement, la quantité de paille n’était pas suffisante pour couvrir l’immense zone du festival et de nombreux espaces étaient boueux, notamment devant la scène 2 et dans les files d’attente des stands alimentaires.
Sécurité
Il s’agit d’un des points positifs de cette édition. En faisant abstraction de l’état boueux du terrain qui a provoqué plusieurs chutes, les personnes interrogées se sont globalement senties très en sécurité à l’intérieur du festival. La présence de la police, d’agents de sécurité, de la Croix-Rouge française et les contrôles aux entrées ont largement contribué à rassurer la foule et à gérer les flux et incidents.
«La sécurité était bien présente avec les contrôles à l'entrée et aussi à l'intérieur du festival, on se sentait en sécurité,» a déclaré l'un des participants.
Toutefois, certains témoignages nuancent cette impression, soulignant des contrôles plus laxistes à certains moments :
«Concernant la sécurité, nous avons dû ouvrir nos sacs le premier jour mais pas le second.»
Nous n’avons personnellement constaté aucune violence lors de cet événement, à l'exception de quelques disputes légères entre festivaliers. Nous n’avons eu écho d’aucun incident grave par ailleurs. Le bon comportement des festivaliers est même mis en avant dans certains des commentaires que nous avons reçus :
« J’ai été ébahie par l’éducation des festivaliers, tout le monde a pris son mal en patience. »
Nous regrettons cependant l’absence de «safe zones», des espaces dédiés à la sécurité et au bien-être des spectateurs et spectatrices, notamment pour les protéger des agressions et des violences sexistes et sexuelles. C’est une pratique qui se généralise dans de nombreux événements et nous espérons que cela fera partie des améliorations mises en place lors des futures éditions.
Programmation et qualité sonore
Programmation
Difficile de reprocher quoi que ce soit à la line-up du Festival do Emigrante, avec deux têtes d’affiche, Tony Carreira le samedi et Calema le dimanche. Parmi les autres artistes, nous pouvons souligner la présence de Mike da Gaita pour la deuxième année consécutive, ainsi que la participation de Miss Cindy pour divertir les enfants le dimanche. Une brillante idée a été mise en place avec une scène 2 dédiée aux jeunes talents, offrant ainsi une plateforme de découverte pour des artistes comme Dy One, Mickael Ferreira et Mike de Sa. Pour assurer l’animation, le folklore était également de la partie, avec des performances de rancho, des rusgas et des bombos. Les commentaires reçus vont dans ce sens : « Une programmation de qualité qui a satisfait toutes les générations. » Si on devait regretter quelque chose et c’est personnel, ça serait l’absence de fado. Peut-être dans le futur ?
© Festival do Emigrante
Si sur le papier la programmation donne envie, une fois sur place, les choses se compliquent. Nous ne reprochons rien aux artistes, au contraire, ils ont su enflammer la scène, tant les grands noms que les nouveaux talents. Malheureusement, des retards, des prestations raccourcies et une qualité de son aléatoire ont sérieusement entaché les deux jours. Les artistes semblaient eux-mêmes déçus de ne pas pouvoir donner plus, notamment Miss Cindy qui n’a pu interpréter que 3 à 4 chansons le dimanche, ou Mike da Gaita qui a été contraint de réduire sa prestation le samedi. Nous avons du mal à comprendre les raisons derrière ces problèmes techniques et organisationnels.
On regrette l’annulation de la plupart des groupes de folklore, justifié par l’état du terrain, un argument difficile à entendre lorsque l’on sait que les deux scènes n’étaient pas toujours occupées…
On regrette l’absence de Mike de Sa, pourtant annoncé… Aucune explication sur son absence n’a été donnée. Plusieurs jours après, il s'est exprimé à l'antenne de Radio Alfa à ce sujet, un peu tard... Un communiqué du festival aurait surtout été apprécié au nom du droit à l’information et à la transparence pour toutes les personnes ayant payé leurs places.
Nous regrettons également le temps à attendre les artistes, les nombreux temps morts entre les artistes, parfois 20 minutes sans aucune animation alors que des DJs étaient prévus au programme pour maintenir l’ambiance au top.
«Nous les DJ on passe 1h sur les deux jours alors qu'on était censé passer entre tous les artistes» nous a confié un DJ présent.
Bien que promis, aucun horaire de passage n’a finalement été donné, une situation difficile pour les festivaliers ne sachant comment s'organiser en attendant. rendant difficile pour les festivaliers de s’organiser en attendant.
Qualité sonore
Avec une moyenne de 5/10 selon les notes laissées par les personnes interrogées, la qualité sonore a elle aussi beaucoup déçu, un volume parfois trop faible, notamment le dimanche devant la scène 1 où l’on entendait parfois davantage la scène 2 au fond du site. Nous avons également rencontré des problèmes de son trop fort, des enceintes qui saturent, des réglages peu agréables et parfois effectués en plein live, des pannes de micro en pleine prestation. Pourtant, nous savons que des professionnels expérimentés étaient présents pour gérer ces aspects techniques.
La majorité des commentaires reçus sur ces points ne trompent pas :
« Des moments sans musique sans fond sonore certains artistes restent moins de temps que d’autres, le son n’était pas audible depuis les stands de nourriture a l’arrière du stade », « Beaucoup de moments sans rien, le son du côté Sagres n’était pas terrible il y avait beaucoup de failles », « Très mauvais son , Bonne programmation malgré le fait que certains artistes n’ont pas pu se produire »,
Pour autant les festivaliers ont su faire la fête et ont aimé l’ambiance, moins de 10% des interrogés ont trouvé l’ambiance mauvaise.
Restauration et Bars
La gestion de la restauration et des bars est l'un des aspects les plus décevants de l'édition 2024 du Festival do Emigrante. Malgré les promesses formulées l'année précédente pour améliorer les délais d'attente et garantir une quantité de nourriture adéquate, le festival s'est rapidement trouvé dépassé.
© Festival do Emigrante
Attendre cinq heures pour obtenir de la nourriture et plus d'une heure pour des boissons, voilà le constat auquel de nombreux festivaliers ont été confrontés lors du Festival do Emigrante 2024. Selon nos calculs basés sur les témoignages recueillis, le temps moyen d'attente pour obtenir un repas était de deux heures, tandis que près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir attendu plus de trente minutes pour obtenir des boissons. Les files d'attente pour se restaurer stagnaient et celles pour les boissons étaient tout aussi interminables, sans compter les incivilités qui se manifestaient parfois dans ces files. Garder son calme était un véritable défi.
Voici quelques avis reçus :
«Catastrophe : pas de files, des gens qui doublent, 2h d attente et une fois arrivé il ne restait plus rien pas de bifana, pas de merguez, pas de pain com chorizo...»
«La pire expérience de ma vie. Nous avons attendu plus de 4h pour manger et le choix était très limité au bout des 4h.»
Pour donner un exemple concret, le samedi, nous avons patienté trois heures pour obtenir des frites, une bifana et un sandwich merguez. Durant tout ce temps, nous étions debout dans la boue, privés de vue sur le spectacle et incapables d'en entendre le moindre son. Une fois servis, la file d’attente derrière nous applaudissait, autant symbole de l’agacement, de l’ironie de la situation et la capacité de la communauté portugaise à garder le sourire. Après avoir récupéré notre repas, nous avons pris cinq minutes pour nous asseoir et manger sur les quelques chaises disponibles, avant de nous diriger vers la scène pour assister au départ de Mickael Carreira… Une première moitié de soirée gâchée pour un repas qui était au moins bon.
Quant au dimanche, la situation ne s'est guère améliorée. Vers 19 heures, nous avons constaté que les files d'attente pour la restauration étaient moins nombreuses. Nous avons alors décidé de nous y engager. Cependant, après trente minutes d'attente sans avancer, ou seulement lorsque les personnes devant nous abandonnaient la file, nous avons décidé de consulter les stories du Festival do Emigrante sur les réseaux sociaux, pour découvrir que les stands de restauration étaient presque à court de nourriture. Ils n’ont donc pas appris de leurs erreurs de l’an passé.
Plusieurs rumeurs nous sont revenues, des friteuses qui tombent en panne, des soucis électriques. Autant d’incidents retardant la préparation des plats. Initialement interdit, il a été autorisé un peu avant l’ouverture du festival de prendre son propre sandwich, un peu tard quand les bracelets sont déjà rechargés et que les festivaliers sont en route. Des stands de sandwich froid par exemple auraient sans doute permis un service plus rapide, on regrette le manque d’alternative.
Les bonnes idées de cette deuxième édition
Cette deuxième édition du festival a le mérite d’avoir essayé de nouvelles choses, une grande scène supplémentaire, plus d’espace et plus de stand pour découvrir plus d’entreprises, une tombola caritative au profit de l’association Sara Carreira mais également un service de navette, un bracelet de paiement, ou encore des gobelets réutilisables.
Service de Navette
Le service de navette mérite d'être mis en avant. Gratuites, elles offraient une solution pratique et écologique pour rejoindre le Festival do Emigrante, avec des départs réguliers depuis la gare d’Herblay notamment. Bien que nous n'ayons pas eu l'occasion de les emprunter car elles ne se trouvaient pas sur notre trajet, nous n'avons reçu aucun retour négatif sur ces navettes. Face à l'absence de parking, il s'agissait sans aucun doute du meilleur moyen de se rendre au festival.
Gobelets Réutilisables
Un progrès significatif a été réalisé concernant les gobelets utilisés pour les boissons. Lors de la première édition, seuls des gobelets jetables étaient distribués, ce qui entraînait une accumulation de déchets sur le sol en fin de journée. Nous regrettions alors l'absence de gobelets réutilisables. Cette année, le gobelet réutilisable à 1 euro était le seul contenant proposé par les stands de boissons alcoolisées, ce qui a entraîné beaucoup moins de déchets au sol et a offert un souvenir supplémentaire pour ceux qui les ont ramenés chez eux.
Bracelets de Paiement
En revanche, l'idée des bracelets de paiement s'est avérée être une fausse bonne idée. À leur annonce, la promesse était simple : accélérer le temps de passage au stand en évitant la gestion de la monnaie et sécuriser le festival en limitant la circulation d'argent liquide et l'utilisation de cartes. Malheureusement, au vu des temps d'attente dans les files, ces bracelets n'ont rien changé.
Initialement facultatifs, ils sont devenus obligatoires pour les paiements au stand de restauration quelque temps avant le festival.
Les frais d'activation d'1 euro étaient compréhensibles, mais des frais supplémentaires de 50 centimes pour le remboursement des montants chargés ont créé la colère des festivaliers.
Ces frais n'avaient pas été annoncés, ce qui est préoccupant. En effet, l'organisation elle-même n'était pas informée de ces frais, ce qui soulève des interrogations sur la gestion du contrat avec Weezevent, le prestataire de paiement.
Plus inquiétant encore, aucune solution de remboursement n'a été proposée aux personnes n'ayant pas récupéré leurs bracelets. Un code présent sur le bracelet est indispensable pour rembourser le porte-monnaie associé, mais l'organisation attend toujours une réponse de Weezevent à ce sujet lors de l'écriture de cet article. Ces modalités semblent avoir été négligées, au grand désarroi des festivaliers qui en paient les frais.
La Communication du Festival
Les avis sur la communication du festival sont variés et reflètent fortement les besoins et expériences de chacun. Pour certains, « la communication a été excellente », tandis que pour d’autres, elle a été qualifiée de « catastrophique ».
D'un point de vue critique de communicant étant donné notre formation et notre expérience professionnelle dans ce domaine, nous estimons que la communication n'était pas à la hauteur de l'événement. Elle n'était pas suffisamment préparée pour faire face aux défis de cette nouvelle édition.
Des promesses non-tenues :
« Ils devaient dévoiler l’ordre de passage et les horaires, mais cela n’a jamais été fait avant le festival. »
Il est possible que les intempéries les aient dissuadés de s’engager, ce qui aurait pu être compréhensible si cela avait été communiqué.
Des manquements :
« Avant et après le festival, la communication était parfaite, mais pendant, il n’y avait aucune information, contrairement à l'année dernière. Nous avons appris via Instagram que les stands alimentaires étaient en rupture, mais aucune annonce sonore n'a été faite. C'est problématique pour ceux qui n'ont pas de réseaux sociaux»
« Pas de communication sur les retards, les temps morts, pas d'explication pour l'attente, etc., et ils ne répondent jamais aux messages privés »
Une gestion de crise défaillante
Face à une vague de critiques, il est difficile de garder son sang-froid et de faire les bons choix. De nombreux messages ont été envoyés sur les réseaux sociaux et dans les commentaires, rendant leur gestion complexe. Nous avons constaté que certains commentaires critiques sur l'organisation du festival avaient été supprimés et que certains comptes avaient été bloqués.
La fonction commentaire avait été désactivée sur le post Instagram demandant le remboursement des bracelets, rendant les demandes d'aide invisibles. Après avoir signalé cela dans notre story publique, les commentaires ont été réactivés. Cependant, les solutions se font toujours attendre au moment de la rédaction de cet article.
Un festivalier a exprimé :
« Très mal organisé et lorsqu'on fait une observation, ce n’est pas apprécié. »
C’est un ressenti que nous partageons, au vu des échanges que nous avons eus depuis l’annonce de cet article.
Selon nous, les moyens humains et matériels pour gérer l’événement n’étaient pas suffisants lors de ce week-end.
Nous regrettons l'absence de personnel identifiable sur le festival, portant des t-shirts distinctifs pour fournir des informations, ainsi que la présence de plusieurs stands d’information. Ces mesures simples auraient pu soulager le personnel déjà occupé à d'autres tâches. L'absence d’écrans d’information, peut-être due à la pluie et l'absence de prises de parole sur scène pour informer les festivaliers ont également été regrettables.
Il y avait un manque d’affichage sur le site, de plans et d’informations sur les prix de la nourriture et des boissons. De plus, l’absence d’un chatbot ou d’une FAQ sur le site internet, qui aurait pu répondre à de nombreuses questions en amont, a été notable. Des posts sur les réseaux sociaux et des envois de mails auraient pu fournir un maximum d’informations aux festivaliers. La préparation de réponses validées par l’organisation aurait permis de fournir, d’un simple copier-coller, une réponse complète, sans faute d’orthographe et cohérente, permettant de libérer du temps pour répondre aux autres sujets.
Nous savons à quel point il est difficile de répondre à tout le monde en même temps, malheureusement cette édition a été, pour nous, un échec sur ce point. Nous invitons le festival à prendre contact avec nous s’ils le souhaitent pour obtenir davantage de conseils ; malgré nos différends, nous restons ouverts aux échanges constructifs.
La gestion des partenaires et des artistes
La gestion des partenaires
Nous avons été surpris par plusieurs aspects de la gestion des partenaires et des artistes lors du festival. Bien que nous n'ayons pas pu interroger tous les participants, les avis recueillis sont assez convergents.
© Festival do Emigrante
Certains témoignages de partenaires présents soulignent les efforts de l'organisation pour résoudre des problèmes. Par exemple :
«Au début, nous devions laisser la voiture tout le week-end dans un parking pour exposants, mais l'organisation a trouvé une solution le samedi pour ceux qui avaient besoin de leur voiture pour rentrer à l'hôtel.»
Cependant, la plupart des témoignages reçus pointent des manques de communication, comme celui-ci :
«Je suis auteure et j’ai demandé des informations restées sans réponses.»
Des comptes Instagram de communauté portugaise, des influenceurs et d’autres professionnels sont eux aussi restés sans réponse.
Et notre expérience confirme les témoignages reçus.
Suite à la première édition du festival que nous avons largement soutenu sur nos réseaux sociaux, lors d'un live l'organisation à annoncer vouloir collaborer avec les comptes Instagram ayant soutenu l'évènement lors de la prochaine édition.
En septembre, nous avons proposé spontanément par mail une collaboration au Festival do Emigrante, offrant bénévolement nos services et compétences tout en étant intéressé pour devenir partenaire ou obtenir un stand, selon les échanges qui en découlerait, mais nous n'avons obtenu aucune réponse. Une relance sur Instagram en octobre a obtenu une promesse de réponse prochaine, qui n'est jamais venue. D'autres relances en novembre et en janvier ont été nécessaires pour obtenir une nouvelle réponse ne faisant toujours pas avancer les choses.
En mars, nous avons finalement acheté nos billets pour le festival, pour y venir en simples visiteurs.
Après avoir vu des posts indiquant que des stands étaient toujours disponibles, nous avons relancé l'organisation pour obtenir des explications et avons finalement reçu une réponse. L'organisation a expliqué qu'il y avait eu un changement de gestion et nous a envoyé les dossiers pour les stands et sponsors. Cependant, les coûts et les délais ne nous permettaient plus de nous engager.
Nous avons également été informés que quatre invitations nous avaient été offertes, mais ayant déjà acheté nos places, nous avons alors organisé un concours pour nos followers avec ces invitations, nous restons reconnaissants envers l'organisation pour cela.
La gestion préoccupante des artistes
Le Meilleur du Portugal, engagé depuis ses débuts dans la promotion et l'accompagnement des jeunes talents, a reçu plusieurs témoignages alarmants concernant les conditions d'accueil des artistes au festival. Les difficultés signalées sont multiples : absence de badges d'accès, manque de places de parking, absence d'informations sur les horaires de passage avant la montée sur scène, absence de loges et pas de fourniture de nourriture ou de boissons. Ces conditions sont intolérables et irrespectueuses et nous ne pouvons rester silencieux face à cela.
Pour comprendre la situation, nous avons contacté plusieurs artistes invités avec une liste de questions précises. D'autres artistes ont spontanément répondu via notre formulaire en ligne. Afin d’éviter toute répercussion sur leurs carrières, nous avons anonymisé l’ensemble de leurs réponses. Le Meilleur du Portugal remercie sincèrement les artistes pour leur confiance.
Accessibilité au festival
Plusieurs artistes ont signalé des difficultés d’accès au festival. Sans place de parking ni pass d’accès, ils ont dû s'expliquer longuement avec la sécurité pour justifier leur prestation. Même ceux qui avaient des pass n'ont pas été épargnés :
« L'accessibilité pour les intervenants est à revoir. Même avec notre QR code en tant qu'invité ou intervenant, on ne nous laissait pas entrer. Si nous devions sortir pour récupérer du matériel ou une tenue, il était impossible de rentrer à nouveau. Il fallait contacter quelqu'un de l'intérieur pour ré-entrer. »
Échanges avec l’organisation
Obtenir des informations sur l'accès, la prestation à fournir ou l'obtention d'un pass pour se restaurer s'est révélé être un véritable parcours du combattant :
« Des semaines sans réponses, aucune organisation pour les intervenants. Nous avons su deux jours avant l'heure d'arrivée. » « Plusieurs appels et mails échangés sur plusieurs semaines et nous n'avons réussi à joindre les organisateurs que trois fois. Si nous ne les relancions pas, aucune information de leur part. »
Boisson et alimentation
Deux artistes ont confié qu'ils n'avaient jamais reçu de pass pour s’alimenter ou s’hydrater et qu'ils sont donc restés sans boire ni manger tout au long de la journée, malgré plusieurs demandes et attentes de leur part.
« En tant qu'artiste, pas eu de pass pour manger, dû faire la queue comme tout le monde, je suis reparti sans manger et boire ! »
L’absence d’eau sur scène a particulièrement énervé plusieurs artistes :
« En tant qu'artiste, débutant ou non, je m’attendais à un minimum de respect. Tous les nouveaux talents ont été traités comme des m*****, même pas une bouteille d’eau pour boire sur scène. Je remercie seulement Alexandre, le responsable de la scène, et le public présent. »
Loge
Certains artistes n'ont pas eu accès à une loge avant leur prestation, tandis que d'autres ont dû se contenter d'une loge commune et peu accueillante :
« J’ai eu accès à une loge commune, sans banc, avec le groupe de danseuses. En plus, il y avait de la boue, j'ai dû faire attention pour ne pas tacher ma tenue de scène. Ils font les choses en grand, mais ils ne sont pas organisés. »
Des problèmes pas si nouveaux
Nous avons également contacté des artistes de la première édition, et leurs témoignages confirment que ces problèmes existaient déjà l'an dernier :
« J’ai galéré à entrer sans badge. » « Je n'avais pas de loge non plus. » « Rien à manger ni à boire. »
Nous avons sollicité plusieurs têtes d'affiche, mais malheureusement, nous n'avons reçu aucune réponse de leurs parts. Nous doutons que les grands noms aient été reçus de la même manière. Les jeunes talents sont reconnaissants de l'opportunité offerte par le festival mais sont plusieurs à ne pas souhaiter revenir.
Nous déplorons vivement le manque de respect dans le traitement des artistes, notamment des jeunes talents. L'idée d'inviter de jeunes talents est louable et leur permettrai de faire décoller leurs carrières, mais ne pas les accueillir dans de bonnes conditions - accès, informations sur la prestation à fournir, espace pour se changer et de quoi se restaurer et boire - est véritablement scandaleux à nos yeux.
Conclusion
Le Festival do Emigrante nous a terriblement déçus tant à titre personnel que professionnel. Malgré de bonnes idées et une ambiance exceptionnelle grâce aux artistes et à la communauté portugaise, cette deuxième édition s'est révélée être une véritable désillusion. Selon nous, l'organisation catastrophique et le manque flagrant de considération et de respect envers les festivaliers, artistes et partenaires témoignent d'un profond manque de professionnalisme de la part des organisateurs du festival. Les conditions météorologiques sont à prendre en compte mais ne peuvent servir d'excuses à tous les incidents relevés. De nombreux festivaliers et artistes interrogés nous ont confié qu'ils ne reviendraient pas en cas de troisième édition, nous ne reviendrons pas non plus.
Interrogés sur les différents points abordés dans cet article, les organisateurs ont choisi de ne pas répondre à notre sollicitation. Nous souhaitions leur offrir l'opportunité de s'expliquer, mais nous n'avons même pas reçu un message de refus.
Nous restons cependant ouverts aux discussions, prêts à leur donner accès aux résultats de notre enquête et à modifier le contenu de cet article s'il se révélait inexact, malgré tous les efforts fournis pour sa réalisation. Nous espérons que cet article serve à améliorer les futures éditions. Il est vraiment regrettable qu'aucune enquête de satisfaction n'ait été lancée par le festival lui-même; il a fallu que nous le fassions...
Déjà annoncée pour 2025, la troisième édition du Festival do Emigrante devrait se tenir le même week-end que la célèbre fête franco portugaise de Pontault Combault qui célébrera ses 50 ans... (Date décalée depuis la rédaction de cette article).
Le Festival do Emigrante pourra difficilement faire pire, à moins que...
Et vous, qu'avez-vous pensé de cette seconde édition ?
Très décevant en effet. Très choquée du traitement des artiste par dessus